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Préparer une première consultation glaucome à l’institut
Afin de préparer au mieux votre consultation à l’institut du glaucome, merci de vous munir de votre dossier médical, et surtout de vos anciens champs visuels.
En effet, le glaucome est une maladie chronique qui peut évoluer. Il faut bien sûr, faire le diagnostic, mais c’est l’ensemble des éléments de votre dossier depuis que le glaucome a été découvert qui permettra de connaître la meilleure prise en charge dans votre cas.
Vous pouvez aussi répondre à ces questions qui nous aideront
à comprendre votre type de glaucome et à vous prendre en charge :
Y a-t-il, dans votre famille, des personnes qui ont de la tension dans les yeux ou du glaucome ?
Si oui, précisez le degré de parenté (parents, fratrie…)
- Ont-ils été opérés de leur glaucome ?
- Sont-ils malvoyants ?
Etes-vous actuellement ou avez vous été traité pour le glaucome ?
Mettez-vous des gouttes pour la tension dans les yeux ?
Si oui, depuis combien de temps ?
- Avez-vous eu du laser ?
Avez-vous été opéré(e) ? (si oui, de quel œil)
- du glaucome
- de la cataracte
Avez-vous déjà eu des problèmes particuliers aux yeux ? (traumatisme, choc, uvéite, infection...)
Prenez-vous des médicaments pour votre santé générale (si oui, lesquels) ? Pour
- l’hypertension artérielle
- Le cholestérol
- Le diabète
- L’anxiété, difficulté à dormir
- Un problème de thyroïde
- Autre
Êtes-vous allergique à des médicaments, si oui, lesquels ?
Avez-vous déjà été opéré(e) (en dehors des yeux)?
Quelle chirurgie et à quelle date ?
Avez-vous eu des problèmes cardiaques ou vasculaires ?
Faites-vous des apnées du sommeil ; si oui, êtes-vous appareillé(e) ?
Avez-vous eu des coliques néphrétiques (calcul du rein) ?
Êtes-vous migraineux (se) ?
Conseils pour bien réaliser un champ visuel
Le but est de tester l’intégralité des fibres visuelles qui composent le nerf optique. Elles s’étalent sur toute la surface interne de l’œil.
Des points lumineux sont présentés sur écran alors que le patient se tient, assis la tête fixe. Il est nécessaire pendant tout le déroulement de l’examen de fixer sur le fond de l’écran au centre, un repère lumineux fixe. Des points apparaissent successivement à différents endroits de la coupole, parfois au centre parfois sur les côtés ; ils sont de tailles et d’intensités lumineuses variables. Le patient signale qu’il perçoit le point présenté en appuyant sur un bouton, sans les chercher du regard. L’apparition d’un point peut être accompagné ou non d’un bruit de l’appareil.
Pour chaque point, on teste la limite entre visible et invisible. C’est la raison pour laquelle certains points sont difficiles à distinguer. Il est ainsi possible d’établir un seuil de sensibilité. On dit qu’il existe un scotome, si le patient n’a pas vu des points qui seraient normalement vus, à cet endroit donné.
Pendant la réalisation du champ visuel, il est possible de cligner occasionnellement, le point non vu pendant la brève fermeture des yeux est le plus souvent retesté. En cas de réponse incohérente, les points seront aussi présentés à nouveau, au cours du même examen. En cas de fatigue ou de gêne, pour arrêter l’appareil, il faut garder le bouton appuyé. Il est toujours possible de demander à l'opérateur de faire une pause.
Comment mettre ses gouttes
Vous avez un glaucome chronique, il est donc nécessaire de diminuer la pression intra-oculaire pour éviter que le celui-ci ne s'aggrave.
Le traitement médical se présente sous forme de collyres (gouttes à mettre dans les yeux) destinés à diminuer la pression intra-oculaire. Pour l'instant, nous n'avons à notre disposition de façon courante, que 4 principes actifs. Ils agissent en diminuant la sécrétion de l'humeur aqueuse ou en favorisant l'élimination de celle-ci. Il est possible d'associer plusieurs molécules pour augmenter l'efficacité sur la tension.
Après s’être lavé les mains, il faut instiller les gouttes dans le cul-de-sac lacrymal inférieur, en tirant légèrement la paupière vers le bas, et en regardant vers le haut. Si cela est trop difficile, on peut aussi s'allonger et instiller la goutte en mettant le flacon bien au-dessus de l'œil. Il faut alors faire tomber une seule goutte de collyre (c’est suffisant) dans l’œil, à l’intérieur de la paupière inférieure, sans toucher l’œil, ni les cils, avec le flacon. Mais si deux gouttes tombent en même temps, ne vous inquiétez pas, le surplus ressortira de l’œil sans avoir réalisé de surdosage. Par contre il ne faut pas remettre une goutte 5 minutes plus tard, car là, la dose absorbée serait trop importante et dans pourrait, pour certaines molécules, entrainer des effets secondaires.
Il faut respecter un minimum de 7 minutes entre 2 collyres pour que les principes actifs puissent agir pleinement. Il faut éviter que la goutte ne coule sur la joue, en tamponnant la paupière inférieure, avec un mouchoir en papier propre jetable.
Les collyres qui diminuent la pression intra-oculaire doivent être instillés tous les jours, régulièrement, car la pression remonte dès l'arrêt du traitement, même s’il est de très courte durée.
Une goutte à instiller une fois par jour doit être mise tous les jours à la même heure, car elle a une durée d’action de 24 heures. Si une goutte doit être instillée deux fois par jour, il faut respecter un intervalle de 12 heures (par exemple 8h-20h ou 10h-22h). Si l’intervalle entre deux gouttes est plus important,la pression peut s’élever en quelques heures car le principe actif a été absorbé par les tissus (comme un repas qui est digéré après 6h). Pour ne pas oublier les instillations, le meilleur moyen est d’associer la mise des gouttes à une activité de la vie quotidienne, brossage des dents, rasage, démaquillage, petit déjeuner…. Les gouttes doivent aussi être mises avant la consultation avec l’ophtalmologiste afin que ce dernier puisse savoir si le traitement est efficace.
Malheureusement toutes ces molécules entraînent des effets secondaires, parfois minimes, parfois plus désagréables : le plus souvent des picotements, ou des rougeurs.
En particulier, les principes actifs peuvent irriter la surface de l'œil et entraîner une sécheresse oculaire, surtout s'il existe au préalable des lésions conjonctivales chroniques. Il faut parfois, pour éviter ces inconvénients, rajouter des gouttes lubrifiantes (larmes artificielles) pour améliorer la surface oculaire et le confort. Pour éviter le picotement, il est possible de mettre les collyres au réfrigérateur : la goutte glacée entraine moins de douleurs. De plus, c’est un bon moyen de savoir si la goutte est bien tombée dans l’œil car elle est plus facilement ressentie.
En cas de mauvais goût dans la bouche, il est possible de faire une occlusion du point lacrymal : c'est-à-dire comprimer le rebord nasal de la paupière inférieure avec son doigt propre, pendant1 minute après chaque instillation. Ainsi, le collyre ne passe pratiquement pas par la voie lacrymale et a donc moins de retentissement sur l’état général.
Il est aussi indispensable d’avoir une bonne hygiène des paupières et, pour les femmes, de bien se démaquiller, sinon les produits chimiques contenus dans le maquillage pourraient augmenter l’intolérance aux gouttes.
Si vous avez un glaucome, la diminution de la pression intra-oculaire est de toute façon obligatoire, et nécessite toujours l’instillation de gouttes (seule la chirurgie peut permettre l’arrêt des gouttes). Cependant, il est possible d’essayer d'adapter votre traitement en fonction de vos besoins, il faut en parler à votre ophtalmologiste. Le traitement médical du glaucome n'est pas votre ennemi, il permet de soigner votre œil et d'éviter l'altération irrémédiable du nerf optique.
Il ne faut surtout jamais interrompre le traitement sans en prévenir votre ophtalmologiste !
Vivre avec le glaucome
Le glaucome est une maladie chronique qui ne se guérit pas mais qui se soigne bien.
Dans la très grande majorité des cas, cette maladie n’entraine pas de handicap dans la vie de tous les jours et il est possible de vivre parfaitement normalement. Cependant il est préférable de dépister la maladie le plus tôt possible, avant que le champ visuel ne se soit trop dégradé, car l’évolution défavorable pourrait alors être ressentie de façon péjorative.
Il est donc important de dépister la famille des patients glaucomateux, en particulier si un frère ou une sœur est atteint. En cas de glaucome chez des jeunes, le dépistage peut se faire dès la fin de l’adolescence. Mais la plupart du temps le glaucome survient après la cinquantaine. Le glaucome de l’enfant est exceptionnel, il n’est donc pas nécessaire de faire dépister les enfants uniquement si le glaucome touche les grands parents.
Le fait d’avoir un glaucome ne réduit pas les activités, sauf en cas de glaucome très grave, lorsque le champ visuel est diminué de façon importante.
Le glaucome n’est donc pas considéré comme une affection de longue durée (ALD) par l’Assurance maladie. Les soins peuvent être complètement pris en charge d’une façon individuelle au titre de la 31e maladie, c’est-à-dire si votre glaucome est considéré comme une «affection grave et invalidante». Le dossier médical sera alors examiné par l’organisme de sécurité sociale dont vous dépendez. Une carte d’invalidité peut aussi être demandée auprès de la MDPH.
Dans ces cas graves, il est donc bien sûr déconseillé voir interdit de conduire. La réglementation française a été modifiée en 2005. Pour les permis A et B (voiture légère), le critère actuel est un champ visuel binoculaire dépassant les 120° sur le méridien horizontal et 60° sur le méridien vertical. Le texte exact de l’Arrêté du 21 décembre 2005 est le suivant : Groupe 1 : Léger (catégories A, B et E(B)) « Incompatibilité si le champ visuel binoculaire horizontal est inférieur à 120° (60° à droite et à gauche de l’axe visuel) ou champ visuel vertical inférieur à 60° (30° au-dessus et au-dessous de l’axe visuel). Incompatibilité de toute atteinte notable du champ visuel du bon œil si l’acuité d’un des deux yeux est nulle ou inférieure à 1/10. Avis spécialisé. ». En cas de doute il est donc possible de demander à votre ophtalmologiste de réaliser un champ visuel binoculaire afin de connaître votre aptitude à la conduite.