La prise en compte de l’ensemble des éléments de ce bilan, comprenant la mesure de la pression intra-oculaire, la pachymétrie, la gonioscopie, l’analyse du nerf optique et du champ visuel, sert à établir le diagnostic de glaucome, son type. Cela permet de mettre en œuvre le traitement adapté à chaque patient, pour atteindre la pression intra oculaire cible, afin de ralentir au mieux l’évolution de la maladie glaucomateuse.
Cependant il est difficile de prédire la rapidité d’évolution de la maladie car chaque patient glaucomateux a une vitesse d ‘évolution personnelle, en fonction du type de glaucome mais aussi du terrain (c’est à dire de l’ensemble des problèmes de santé qui peuvent retentir aussi sur les yeux).
Certains patients sont uniquement à risque de glaucome, en raison d’antécédents familiaux par exemple, devront répéter régulièrement ce bilan, tous les 2 ans par exemple, car les risques de glaucome augmentent avec l’âge.
D’autres présentent une pression intra-oculaire élevée isolée sans atteinte du nerf optique ni du champ visuel (on appelle hypertonie oculaire simple). Le traitement est alors conseillé si l’hypertonie est importante, ou s’il existe des facteurs de risque de glaucome (antécédents familiaux de glaucome, myopie, facteurs de risque vasculaire..).
Le bilan complet sera alors répété tous les ans.Devant un glaucome avéré qui présente des lésions du nerf optique et du champ visuel, la surveillance peut être annuelle ou semestrielle en fonction de la gravité du glaucome.
Le suivi d’un glaucome se fait grâce à l’examen du nerf optique et des fibres optiques, et au champ visuel. Les logiciels de suivi informatique de l’OCT et du champ visuel permettent de dépister des aggravations même infimes des examens, mais pour cela, il est nécessaire de répéter régulièrement les examens. Certains signes de l’examen clinique nous indiquent que le glaucome n’est pas équilibré comme la présence d’une hémorragie au niveau du nerf optique, qui est un signe très caractéristique. En cas d’aggravation, il faudra augmenter le traitement ou envisager la chirurgie.
Il faut cependant savoir que le nombre des fibres optique diminue naturellement avec l’âge, même en l’absence de glaucome. Mais chez un patient non glaucomateux, le stock restant de fibres visuelles à la fin de sa vie reste suffisant pour ne pas avoir de retentissement sur la vision. La stabilisation de la maladie glaucomateuse n’empêche donc pas cette petite dégradation dûe à l’âge.
Il est donc toujours préférable de dépister et traiter le glaucome à un stade peu évolué, pour que le nombre de fibres optique restant soit suffisant pour ne pas sentir le poids des années. Malheureusement lorsque le glaucome est dépisté à un stade sévère, le nerf optique étant déjà très altéré, le patient pourra ressentir un déficit de son champ visuel même si la maladie est stabilisée au mieux.